Quand le harcèlement scolaire s’installe dans la vie de tous les jours

Le harcèlement scolaire touche les enfants et les adolescents à l’école, dans la cour, dans les transports, pendant les activités extrascolaires ou en ligne. Insultes, moqueries, coups, exclusions, vols, rumeurs, cyberharcèlement… Peu à peu, l’enfant ou l’ado a peur d’aller à l’école, se sent différent, honteux ou isolé, et peut perdre confiance en lui, en ses camarades et parfois même en les adultes censés le protéger.
Le harcèlement scolaire peut passer inaperçu pendant un certain temps, car les enfants n’osent pas toujours en parler ou minimisent ce qu’ils vivent. Si vous pensez que votre enfant ou votre adolescent est confronté à du harcèlement scolaire en Belgique, il est important de prendre vos doutes au sérieux : vous n’êtes pas seul·e et il existe des moyens de vous faire accompagner.

Qu’est-ce que le harcèlement scolaire ?

Le harcèlement scolaire se caractérise par des actes répétés dirigés contre un élève par un ou plusieurs camarades : insultes, moqueries, coups, menaces, humiliations, mises à l’écart volontaires, vols d’affaires, diffusion de rumeurs, messages blessants en ligne, etc. Il ne s’agit pas d’une simple dispute ou d’un conflit ponctuel entre élèves, mais d’une violence répétée qui s’installe dans le temps et crée un déséquilibre de pouvoir entre celui qui harcèle et celui qui est ciblé.
On retrouve souvent plusieurs éléments : répétition des faits, déséquilibre (par la force physique, le nombre, la popularité, l’influence), peur de la victime, sentiment d’impuissance et difficulté à se défendre seule. Le harcèlement scolaire peut commencer très tôt et concerner aussi bien l’école primaire que le secondaire.

Exemples de situations de harcèlement scolaire

Le harcèlement scolaire peut prendre des formes très différentes. Voici quelques exemples concrets, parmi d’autres :

  • Un élève est régulièrement insulté, moqué ou ridiculisé pour son apparence, ses vêtements, sa manière de parler, ses résultats scolaires ou sa différence.
  • Un groupe d’élèves exclut systématiquement un camarade des jeux, des activités ou des discussions, en lui faisant comprendre qu’il “n’est pas le bienvenu”.
  • Des affaires sont volées, cachées ou abîmées de manière répétée : sac, trousse, vêtements de sport, matériel scolaire.
  • Des coups, bousculades, crocs-en-jambe, claques ou autres gestes de violence physique se reproduisent dans la cour, dans les couloirs ou sur le chemin de l’école.
  • Des messages blessants, des photos, des vidéos ou des rumeurs circulent sur les réseaux sociaux, dans les groupes de discussion ou via des jeux en ligne.

Si vous reconnaissez votre enfant, votre adolescent ou un élève dans certaines de ces situations, il est possible qu’il s’agisse de harcèlement scolaire.

Quels sont les signes du harcèlement scolaire ?

Le harcèlement scolaire n’est pas toujours visible, mais certains changements peuvent alerter les parents, les proches ou les professionnels. Voici quelques signes possibles :

  • L’enfant ou l’ado ne veut plus aller à l’école, se plaint souvent de maux de ventre ou de tête le matin, demande à rester à la maison.
  • Il rentre avec des vêtements abîmés, du matériel cassé ou manquant, sans explication claire.
  • Il semble plus triste, plus anxieux, plus irritable ou plus renfermé qu’avant.
  • Il parle moins de l’école, ne raconte plus ses journées ou évite certains sujets.
  • Ses résultats scolaires baissent, il a du mal à se concentrer et à suivre en classe.
  • Il dort mal, fait des cauchemars ou a du mal à s’endormir à l’idée du lendemain.
  • Il se dévalorise, dit qu’il est “nul”, qu’il ne sert à rien ou que personne ne l’aime.

Ces signes ne prouvent pas à eux seuls qu’il y a harcèlement, mais ils montrent que l’enfant ou l’adolescent ne va pas bien et qu’il est important d’en parler avec lui et, si nécessaire, de chercher de l’aide.

Les conséquences possibles du harcèlement scolaire

Le harcèlement scolaire peut avoir des conséquences importantes sur le développement de l’enfant ou de l’adolescent : perte de confiance en soi, sentiment de honte, anxiété, symptômes dépressifs, troubles du sommeil, difficultés de concentration, phobie scolaire, isolement social, conflits familiaux, baisse de motivation, envie d’abandonner l’école, voire, dans certaines situations, idées noires. Ces conséquences peuvent se prolonger à l’âge adulte si rien n’est mis en place pour soutenir la victime.
Ces réactions ne sont pas des caprices ni un manque de volonté, mais une réponse à une violence répétée. L’enfant ou l’adolescent a besoin d’être entendu, soutenu et accompagné pour se reconstruire.

Comment réagir face au harcèlement scolaire ?

En parler avec l’enfant ou l’adolescent et ne pas minimiser

La première étape consiste souvent à ouvrir un espace de dialogue calme et bienveillant avec l’enfant ou l’adolescent. L’écouter sans le juger, lui montrer que vous prenez ses paroles au sérieux et qu’il a le droit d’être en difficulté est essentiel. Même si ce qu’il raconte peut sembler “exagéré” ou “étrange”, il est important de ne pas minimiser son vécu.

Contacter l’école et signaler la situation

Dans la plupart des cas, il est nécessaire de prendre contact avec l’école : direction, titulaire, éducateurs, centre PMS, cellule de prévention, etc. Expliquer ce que vous avez observé, partager les éléments concrets (changements de comportement, faits précis, messages, dates, etc.) permet de ne pas rester seul·e face à la situation. L’école a un rôle à jouer pour protéger les élèves, intervenir auprès des auteurs et mettre en place des mesures de prévention.

Consulter un psychologue spécialisé en harcèlement scolaire

Un psychologue ou un thérapeute spécialisé dans le harcèlement scolaire peut offrir à l’enfant ou à l’adolescent un espace sécurisé pour parler de ce qu’il vit, de ses peurs et de ses émotions. Le travail thérapeutique peut l’aider à mettre des mots sur la situation, à comprendre qu’il n’est pas responsable du harcèlement, à retrouver progressivement confiance en lui et à développer des ressources pour faire face.
Un accompagnement peut également être proposé aux parents, afin de les soutenir dans leur rôle, de répondre à leurs questions et de réfléchir avec eux aux démarches possibles. La thérapie ne fait pas disparaître ce qui s’est passé, mais elle permet d’en réduire l’impact, d’éviter que la souffrance ne s’installe et d’aider l’enfant ou l’adolescent à se reconstruire après le harcèlement scolaire.

Des questions, des doutes, fixer un rendez-vous ?

Vous avez des questions sur une situation de harcèlement ou des doutes sur le type d’aide dont vous avez besoin
(enfant, adolescent, adulte, parent) ? Vous vous demandez si nos psychologues ou thérapeutes peuvent répondre à votre demande ? Téléphonez à notre secrétariat pour prendre rendez-vous ou envoyez un email au secrétariat à l’attention du psychologue ou du thérapeute spécialisé en harcèlement de votre choix.